Laboratoire BABEL

EA 2649
Langages, littératures, civilisations et sociétés

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Les femmes, dedans et dehors de l’institution littéraire

Conférence de Marta SEGARRA, directrice de recherche CNRS et membre du Laboratoire d’Étude de Genre et de Sexualité. Directrice adjointe du LEGS.

Malgré leur activité incontestable dans l’institution et la pratique littéraires, les femmes ont  moins de place que les hommes dans la mémoire littéraire ; les manuels d’histoire de la littérature française publiés en France comme les programmes scolaires et les programmes des concours en témoignent. Si, à d’autres époques, la place plus restreinte accordée aux femmes dans la vie littéraire semble s’expliquer par les inégalités sociales et symboliques dues au genre, le fait que les auteures occupent, encore au XXe siècle, une position secondaire dans la « République des lettres » française laisse penser qu’il y a d’autres facteurs qui les écartent de la « place publique » de la culture (des maisons d’édition les plus prestigieuses comme des revues littéraires, qui ont eu un rôle si puissant dans la vie littéraire du XXe siècle) ainsi que du « Panthéon » littéraire (dont  les mécanismes de consécration, tels que l’obtention de certains prix littéraires, d’un siège à l’Académie ou de la publication dans certaines collections ont tendu à exclure les écrivaines, du moins jusqu’à la fin du deuxième millénaire).

International Conference. 14th and 15th June 2018. « The populist contagion in Europe and the United States » by Karine Tournier-Sol, Marie Gayte and Gilles Leydier

Populism is traditionally considered as a vague and elusive concept, its heterogeneity making it difficult to define. The main common denominator of populist parties is to oppose the people to the elite, perceived as two homogeneous and antagonistic groups (Mudde, 2004). The populist discourse offers a dualist view of the world, and is characterized by an appeal to the people, “inevitably mythical, ideal or imaginary » (Reynié, 2013), and which Taggart refers to as the « heartland”.

Although populism first appeared in the 19th century in Russia, France and the United States, this conference focuses on the contemporary populist phenomenon which has emerged in Europe in the early 1990s.

Recent events suggest that the populist temptation within the electorate has significantly increased, as shown in France by the qualification of the Front National for the second round of the presidential election, and the historic score achieved by the party. Marine Le Pen had presented this election as the third act of the “awakening of the people”, following the surprise victory of the Brexit vote in the 23 June 2016 referendum and the equally unexpected election of Donald Trump as US president on 8 November 2016. Throughout Europe, populist parties have gained ground in countries such as Italy, The Netherlands, Austria, Hungary, the UK, Denmark … Although Emmanuel Macron’s victory, coming after the first populists’ setbacks in Austria and the Netherlands, appeared to put a halt to what looks like a new populist wave, it is important to remain cautious.

Should this be regarded as a coincidence or as a global phenomenon? This conference aims at exploring this new populist wave, trying to identify the common points, as well as the differences, between its various manifestations. What are the similarities between left-wing and right-wing populism?

This populist contagion also applies to traditional political parties, some of which might be tempted to adopt a populist rhetoric: by what means and with what results ? More generally, how do these parties address the populist threat?

Topics may include, but are not limited to, the following:

 

  • Case studies : right-wing and left-wing populist parties / events interpreted as demonstrating a rise of populism (Brexit vote, election of Trump …)
  • Traditional themes of populist parties (immigration, euroscepticism, rejection of the elite …)
  • Comparison between populist parties
  • Populism and leadership
  • Analysis of the populist rhetoric
  • Impact of populist parties on the political debate and on the mainstream discourse
  • The adoption of a populist style by some leaders of traditional political parties
  • How do traditional parties address the populist threat ?
  • First halts to the populist wave : meaning and prospects

La contagion populiste en Europe et aux Etats-Unis

Colloque international présenté par Karine Tournier-Sol, Marie Gayte, et Gilles Leydier

14 et 15 Juin 2018.

Le populisme est traditionnellement considéré comme un concept vague et mouvant, dont la dimension hétérogène semble compliquer toute tentative de caractérisation. Le principal dénominateur commun des partis populistes est d’opposer le peuple aux élites, perçus comme deux groupes homogènes et antagonistes (Mudde, 2004). Le discours populiste propose une vision dualiste du monde, et se caractérise par un appel au peuple, « inévitablement un peuple mythique, idéal ou imaginaire » (Reynié, 2013) que Taggart désigne aussi sous le terme de ‘‘heartland’’.

Si les premières manifestations du populisme remontent au XIXe siècle et se situent aussi bien en Russie qu’en France et aux Etats-Unis, ce colloque se concentre sur le phénomène populiste contemporain qui a émergé en Europe à partir du début des années 1990.

L’actualité récente semble indiquer que la tentation populiste au sein de l’électorat s’est sensiblement amplifiée, une tendance illustrée en France par la présence du Front National au second tour de l’élection présidentielle, et le score historique remporté par le parti. Marine Le Pen avait présenté cette élection comme le troisième acte du « réveil des peuples », après la victoire surprise du Brexit lors du référendum du 23 juin 2016 et l’élection non moins inattendue de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis le 8 novembre 2016. Partout en Europe, les partis populistes ont gagné du terrain : Italie, Pays-Bas, Autriche, Hongrie, Royaume-Uni, Danemark … Si la victoire d’Emmanuel Macron, intervenue après les revers des populistes en Autriche et aux Pays-Bas, a semblé marquer un coup d’arrêt à ce qui ressemble fort à une nouvelle vague populiste, la prudence reste de mise.

S’agit-il d’une coïncidence ou d’un phénomène global ? L’objectif de ce colloque est de se pencher sur cette nouvelle vague populiste en essayant d’identifier les points communs, mais aussi les différences, entre ses différentes manifestations. Quoi de commun entre populisme de gauche et populisme de droite?

La contagion populiste qui fait l’objet de ce colloque s’applique également aux partis politiques traditionnels, dont certains peuvent parfois être tentés par l’adoption d’un discours populiste : par quels mécanismes et avec quels résultats ? Plus globalement, de quelle manière ces partis s’efforcent-ils de contrer la menace populiste ?

Les aspects suivants pourront être analysés (liste non exhaustive):

  • Etudes de cas : partis populistes de droite / de gauche / événements assimilés à des poussées du populisme (Brexit, élection de Trump etc)
  • Les thématiques traditionnelles des partis populistes (immigration, euroscepticisme, rejet des élites … )
  • Comparaisons entre les partis populistes
  • Populisme et leadership
  • Analyse du discours populiste
  • Impact de ces partis sur le débat politique et sur le discours mainstream
  • L’adoption par certains leaders de partis politiques traditionnels d’un style populiste
  • Comment les partis traditionnels tentent-ils de contrer la menace populiste ?
  • Premiers coups d’arrêt à la vague populiste : signification et perspectives

Construire le noir et l’esclave par l’odeur dans le vieux sud des Etats-Unis

Dans le cadre du séminaire « Les sens du toucher »

Conférence animée par Emmeline Gros, MCF en anglais à l’Université de Toulon : « Construire le Noir et l’esclave par l’odeur dans le Vieux Sud des États-Unis« 

Jeudi 7 décembre à 13h en salle W1.115.

Contact: nicolas.balutet@univ-tln.fr

ENTRÉE LIBRE

Équipe: « Corps, Genre, Santé » dirigée par André-Alain Morello et Nicolas Balutet

Conférence sur « Religious Feminism in (post)Arab Spring Morocco: The Politics of Inclusion and Exclusion » de Meriem El Haitami. Journée du 1er Février 2018

The Arab Spring has provided space for previously marginalized female activism to participate in democratic processes, which has created a shift in feminist politics. Female Islamist activists have particularly gained legitimacy in the context of the Arab Spring which has brought the Justice and Development conservative political party into power. This has contributed to a movement from an elite liberal state feminism to a more legitimate religious activism. This has also introduced new spaces for contention, such as the emerging nuanced female political and civic expression(s). That said, the visibility of religiously-inspired female activism was shortly subjected to discursive othering and marginalization through the construction of a state-sanctioned Islamic feminist discourse. This paper therefore seeks to explore the broader political implications of the disputed label ‘Islamic feminism’ in the context of the state’s co-optation and marginalization processes. I argue that the systemic marginalization religisouly-inspired social agents shrinks down the public space and undermines the ‘woman question’ and the expanded possibilities for women’s socio-political empowerment. Therefore, although the Moroccan religious sphere is pluralistic to a significant extent, it is also deeply centralized and institutionalized. Morocco comprises competing interpretations of Islam, the authority of which is determined by what the state favors as more ‘legitimate’. One can therefore deduce that the state’s hegemonic structures though can be conducive but mostly impeding to religiously-inspired activism with its different strands (state-based and non-state). These movements navigate the tension between conformity and opposition to existing structures, while they occasionally maneuver to expand political spaces by creating alternative structures. That said, it is within the negotiation of the dynamics of opposition and co-optation that female religiously inspired movements or expressions have the potential of re-framing new social demands, and constructing new approaches to political participation to problematize and redefine the ‘mainstream’ as well as developing narratives and mechanisms to naturalize their visibility and mobility in the public space.

Conférence sur « GendeRevolution and Cultural Ambivalence in the Contemporary Morocco » de Badr Guennoun. Journée du 1er Février 2018

Such an ‘R’ that differentiates the two words Evolution and Revolution, closely conformable, yet they are always used as antagonistic in their political and social sense. Evolution, as a word, has always been concieved as the gradual development and change in norms and thought. Revolution, on the other hand, has been fearfully used to mean the abrupt and unpeaceful change leading to misfortune and calamity.
Accordingly, this paper sheds light on the construct of cultural ambivalence in the contemporary Morocco and how it favors a wide range of revolutionary gender performances that emphasize the cultural paradigm between dominant culture and subculture. The present paper locates itself within the fields of critical sociology and gender studies as it provides an ethnographical and critical investigation of different, sometimes problematic, dynamics of young femininities and masculinities within their respective contemporary subcultural scenes.
We argue that youth in their subcultural scenes resist the social and cultural norms found in the dominant culture by acting revolutionary as well as troubling performances that undo gender. Their undoing of gender is believed to be not only a revolutionary tool to subvert and question the socio-cultural systems of the dominant culture but also an opportunity to evolve a new and viable life[1] .

[1]Butler, Judith. 2004. Undoing gender. New York: Routledge.

Conférence sur « Le discours électoral des députées sous la Ve République : entre tournants manqués et accélérations de l’histoire » de Magali Guaresi. Journée du 1er Février 2018

Le second XX° siècle français connaît une féminisation inédite des institutions politiques. En 1958, lors de la première législature du régime quinto-républicain, les femmes sont moins de 2% des élu.es ; en 2017, elles sont 38% à siéger à l’Assemblée nationale. Toutefois, ce net progrès quantitatif ne saurait être qualifié de révolution tant le processus d’entrée des candidates au Palais Bourbon fut long et difficile (Sineau 2011).
Précisément, cette contribution se propose d’en décrire les rythmes, les accélérations et les ruptures à partir de l’analyse d’un corpus de professions de foi d’élu.es député.es entre 1958 et 2012 (près de 900 textes pour 700 000 occurrences). Texte emblématique des campagnes électorales, la profession de foi est l’un des dispositifs centraux de la construction identitaire des candidat.es et de leur engagement programmatique (Prost 1974). A ce titre, elle incarne un observatoire privilégié des représentations de la candidature légitime à une époque donnée. En particulier, elle reflète, en même temps qu’elle les perpétue ou les subvertit, les normes de genre (i.e. le système de bi-catégorisation hiérarchisée entre les sexes et les valeurs qui y sont associées) sur la scène politique.
Un traitement textométrique, exhaustif, systématique et chevillé à la matérialité linguistique des discours, permettra de définir une chronologie endogène au corpus de la parole féminine sur un empan mi-séculaire. Deux axes principaux seront suivis pour l’exposition des résultats. Il s’agira, d’une part, d’enrichir voire de nuancer les périodisations établies en histoire politique générale à l’aune des spécificités de l’histoire des pratiques discursives effectives des femmes. Une attention particulière sera accordée au non-événement que constitue la crise de mai 1968 dans l’évolution [féministe notamment] du discours électoral des députées. D’autre part, la communication reviendra sur les principales mutations du parler des impétrantes aux législatives, dans le contexte de l’alternance à gauche au tournant des années 1978-1981 puis lors de la décennie de revendications paritaires, dans le but de saisir les inflexions de la place des femmes dans la vie démocratique contemporaine.

Conférence sur « Évolution, transformation, révolution : réflexions autour des lectures de la Révolution française » d’Anne Jollet. Journée du 1er Février 2018

La Révolution française a donné lieu dès l’événement à des interprétations affrontées des événements. Si personne ne nie qu’il s’agit bien d’une révolution, les lectures divergent sur ce qui conduit à cette révolution. S’agit-il de la maladresse des gouvernants dans une société en transformation constante comme toutes les autres ? S’agit-il de l’effet d’une lente transformation de la société française qui aurait pu se poursuivre sans les passions idéologiques d’une poignée de frustrés de la réussite sociale, d’une évolution voulue par la monarchie réformatrice et sabotée par des forces obscures complotant à la ruine de la société, minorités agissantes comme les francs-maçons ? S’agit-il d’une évolution bloquée par les forces conservatrices comme l’ont pensé les libéraux rendant nécessaire la mobilisation révolutionnaire pour rompre avec l’ordre ancien ?
Et pour ceux qui font cette lecture d’une société bloquée les transformations dont l’issue se cherche à travers le processus révolutionnaire sont-elles plutôt idéologiques, religieuses ou économiques ?
Nous essaierons de penser pour finir les interprétations contemporaines (disons, depuis les affrontements du Bicentenaire) qui, ici comme dans bien d’autres domaines, laissent place en matière de révolution à la pensée de l’aléatoire plus qu’à celle de l’évolution.