Laboratoire BABEL

EA 2649
Langages, littératures, civilisations et sociétés

Archives de catégorie Actualités

Séminaire 2024-2026 : « La Méditerranée : couleurs et émotions »

Coordination : Sandra Gorgievski, Youssef Ferdjani

La couleur est avant tout une «construction culturelle complexe» (Pastoureau, p. 7). En Méditerranée, la couleur manifeste ainsi les variations et les filtres liés à l’histoire du Mare nostrum, dans ses dimensions économiques, politiques, sociales et culturelles. Intimement associé aux émotions, le choix de la couleur révèle également la densité des affects que l’on projette sur la mer. Dans le cadre de ce séminaire diachronique, les intervenants proposeront des approches montrant l’évolution conjointe des couleurs et des émotions par des études théoriques ou des études de cas à travers le patrimoine architectural, littéraire et artistique des pays riverains du bassin méditerranéen, pour tracer les lignes de force d’un palette chromatique et émotionnelle en Méditerranée, de l’Antiquité à l’époque contemporaine.

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La Méditerranée est en effet loin de se réduire à la Grande Bleue des dépliants touristiques contemporains. La sémantique des couleurs permet de comprendre la complexité des points de vue, que l’on s’attache aux couleurs perceptibles à l’œil humain, aux conventions picturales utilisées pour représenter la mer sur les cartes, ou au sens symbolique des noms des mers. Pour Homère, le grand large n’est pas bleu, mais «semblable au vin» ou «à la violette», ses flots sont tour à tour «empourprés», «noirs ou sombres», les flots agités d’écume «blanchissent et deviennent gris» ; ce n’est qu’à la fin de l’époque archaïque que la Méditerranée sera qualifiée d’un «bleu sombre et profond» (Grand-Clément, p. 143-144). A l’époque médiévale, les géographies universelles et les cartes arabes avant le Xe siècle la peignent de pigment vert, puis bleu (lapis-lazuli) dans l’atlas d’Al-Idrisi produit en Sicile au XIIe siècle ; le bleu, couleur fortement valorisée en Occident, le vert ou l’écume blanche, colorent la mer Méditerranée dans les mappa mundi, atlas et portulans occidentaux (Vagnon). Pour les Ottomans, c’est une mer «blanche», dont le nom reprend la symbolique des points cardinaux (Calafat, p. 229). Une véritable «géographie de la couleur» (Lenclos) met en évidence les particularités chromatiques propres aux contextes géographiques, culturels et historiques dans l’habitat et dans ses représentations.

À l’époque moderne, la Méditerranée est célébrée par les écrivains du Grand Tour puis par l’émergence d’une société des loisirs dans la seconde moitié du XIXe siècle. La peinture symboliste substitue un paysage plus introspectif et propre à chaque artiste, dans une recherche de mythes ancestraux (Gaumont, L’atelier du midi, p. 134-139) et une poétique qui mêle éblouissement et émotions. Vincent Van Gogh y projette ses propres atermoiements : «La Méditerranée a une couleur comme les maquereaux, c’est-à-dire changeante. On ne sait pas toujours si c’est vert ou violet, on ne sait pas si c’est bleu, car la seconde après, le reflet changeant a pris une teinte de rose ou grise […] La mer est d’un outremer très profond» (Lettres à Théo, Saintes-Maries-de-la-Mer, Lettre du 4 juin 1888). Autour d’Henri Matisse, l’utopie sociale des peintres fait de la Méditerranée un motif de prédilection aux couleurs changeantes – mosaïques de points pour Matisse (Luxe, calme et volupté), pointillisme bleu et blanc pour Paul Signac (Au temps d’une harmonie), palette de bleus et verts pour Claude Monet (Antibes), dégradés de rose pour Théo Van Rysselberghe (Pin à la Fossette, La Porte Mansour à Meknès), blancheur immaculée pour Albert Marquet (La Place du gouvernement à Alger). Mais l’espace méditerranéen devient une mer «couleur de vin» évoquant la violence des combats sanguinaires de la deuxième guerre mondiale à Naples chez l’écrivain Curzio Malaparte (La Peau, p. 53). Son aspect irréel et intemporel, dû à sa lumière blanche extrême, est souligné dans les tirages en noir et blanc du photographe Bernard Plossu («L’Heure immobile. Métaphysique Méditerranéenne», Hôtel des Arts, Toulon, 20/05-18/06/2017).

Couleurs et émotions sont ainsi mises en valeur par les artistes occidentaux modernes :
«Lorsqu’on laisse les yeux courir sur une palette couverte de couleurs, un double effet se produit. 1. Il se fait un effet purement physique, c’est-à-dire l’œil lui-même est charmé par la beauté et par d’autres propriétés de la couleur. Le spectateur ressent une impression d’apaisement, de joie, comme un gastronome qui mange une friandise » (Vassili Kandinsky, p. 105). Tout est affaire personnelle, chaque couleur provoque une réaction différente. Suivant les prescriptions d’Eugène Delacroix : «Chacun sait que le jaune, l’orange et le rouge donnent et représentent des idées de joie, de richesse» (Paul Signac, p. 18). «Le bleu développe très profondément l’élément du calme. Glissant vers le noir, il prend la consonance d’une tristesse inhumaine» (Kandinsky, p. 150). La couleur provoquerait donc, en premier lieu, l’émotion : «Beaucoup plus que la forme – qui procède de l’idée, de la vision théorique –, la couleur est en relation avec les pulsions profondes, ingouvernables, liées à un narcissisme primaire, donc au principe de plaisir» (Carboni, p. 13). L’art de la couleur procède également de la musique et on peut mettre en liaison l’œil avec tous les sens, où chaque nuance a son équivalent musical : le bleu clair s’apparenterait à la flûte, et,au fur et à mesure que le bleu s’obscurcit, au violoncelle, à la contrebasse puis à l’orgue (Kandinsky, p. 150). La synesthésie est alors une forme sensible de la poétique de la couleur : «Les parfums, les couleurs et les sons se répondent» (Baudelaire, ‘Correspondances’) ; sur «l’immense clavier des correspondances», c’est encore Delacroix qui inspire le poète : «ces admirables accords de sa couleur font souvent rêver d’harmonie et de mélodie, et l’impression qu’on emporte est souvent quasi musicale» (Baudelaire, Curiosité esthétiques, p. 215 ; 241).

Bibliographie :

Ball, Philip, Bright Earth, Art and the Invention of Colour, London, Penguin, 2001, traduction française Histoire vivante des couleurs. 5000 ans de peinture racontée par les pigments. Paris, Hazan, 2005.

Calafat, Guillaume, «La Méditerranée des Ottomans : ‘mer Blanche’, titulature et province de la mer», dans Guillaume Calafat (ed), Une mer jalousée. Contribution à l’histoire de la souveraineté (Méditerranée, XVIIe siècle), Paris, Seuil, «L’Univers historique», 2019, p. 229-266.

Baudelaire, Charles, Les Fleurs du mal, Paris, Gallimard, «La Pléiade», 2024.

Baudelaire, Charles, Curiosité esthétiques, L’Exposition universelle de 1855, Paris, Michel Lévy frères, 1868-1870.

Carboni, Massimo, «L’Art et la couleur», dans Ivan Bargna, Roberto Cassanelli, Giovanni Curatola [et al.], La Couleur dans l’art, Paris, Citadelles et Mazenod, 2006.

Grand-Clément, Adeline, «La mer pourpre : façons grecques de voir en couleurs. Représentations littéraires du chromatisme marin à l’époque archaïque», Regard et représentation dans l’Antiquité, Pallas n°92 (2013) 143-161.

Kandinsky, Vassili, Du Spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier, Paris, Denoël, 1989 [1911].

Lenclos, Jean-Philippe et Dominique Lenclos, Couleurs de la méditerranée, géographie de la couleur, Eyrolles, Editions du Moniteur, 2016.

Malaparte, Curzio, La pelle [1949], La peau, traduction française de René Novella, Paris, Folio, 2001.

Pastoureau, Michel, Bleu, histoire d’une couleur, Paris, Seuil, 2000.

Signac, Paul, D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme [1899], Paris, H. Floury, 1911.

Tamba, Irène, «La Méditerranée ou la mer Blanche : couleurs géographiques et noms de mer», ILCEA [En ligne], 37 | 2019 : http://journals.openedition.org/ilcea/8313

Vagnon, Emmanuelle, Cartographie et représentations de l’Orient méditerranéen en Occident (du milieu du XIIIe à la fin du XVe siècle), Turnhout, Brepols, 2013.

Le grand atelier du Midi. De Van Gogh à Bonnard – De Cézanne à Matisse, catalogue de l’exposition au Musée Granet, Aix en Provence, Musée des Beaux-arts, Palais Longchamps, Marseille, 11/06/2013-11/10/2013, Paris, Réunions des Musées nationaux, 2013

Programme à retrouver ici prochainement

Ramène ta thèse – Les rencontres doctorales du laboratoire Babel


Comité d’organisation

Laure Lévèque
Directrice Babel
Université de Toulon


Arnaud Richard
Directeur adjoint Babel
Université de Toulon

Annabelle Abello
Stagiaire Babel
Université de Toulon

Théo Lemaire
Stagiaire Babel
Université de Toulon


Télécharger le programme en version PDF.

Le mercredi 19 juin de 14h à 17h, le laboratoire Babel vous convie à venir participer à sa première édition des doctorales « Ramène ta thèse ! »
Venez nombreux participer à ce moment d’échange et de partage durant lequel les doctorants qui le souhaitent vous présenteront leurs travaux de recherche.
Chaque présentation durera environ 15 minutes. Des moments d’échanges sous forme de questions/réponses seront proposés toutes les trois présentations.

Au programme :

14h-14h10 : Accueil

14h10-15h10 : Session 1

Doctorat Sciences du langage linguistique :

JEAN-BAPTISTE Anne-Sarah : (en visioconférence)
Analyse du discours de campagne de prévention sanitaire : Le rôle de la communication dans la gestion de crise sanitaire en Haïti, de 2010 à 2020
Directeur de thèse : RICHARD Arnaud
Co-directeur : GOVAIN Renauld (Université d’état d’Haïti)

HACHEM Ronza :
Les éditoriaux francophones et anglophones de la presse libanaise et la situation migratoire du pays (2010-2020)
Directeur de thèse : RICHARD Arnaud

EL HAMMARI Jazia : (en visioconférence)
Analyse discursive comparée des JT francophones du week-end des chaines de télévision nationales marocaines et françaises
Directeur de thèse : RICHARD Arnaud

Session de questions/réponses

Pause

15h20-16h20 : Session 2

Doctorat Langues et littératures étrangères parcours anglais :

BERCQ Axel :
Factionnalisme et jeux d’influence au sein du parti conservateur britannique dans la période pré et post Brexit
Directrice de thèse : Tournier-Sol Karine

Krcan Irma : (présentation en anglais)
Reading the Anthropocene in the Contemporary Indigenous Australian Novel
Directrice de these: BEN-MESSAHEL Salhia

PARISSE Marion :
Généalogie/Héritage : écriture du territoire australien et post-réconciliation
Directrice de thèse : BEN-MESSAHEL Salhia

Session de questions/réponses

Pause

16h30-17h30: Session 3

Doctorat Langues et littératures étrangères parcours espagnol :

HERMOZA MERENDO Luis Miguel : (en visionconférence)
L’oeuvre de Gamaliel Churata : une émancipation panandine culturelle dans « El pez de oro » (1957) et « resurreccion de los muertos » (2010)
Directeur de thèse : GARCIA-ROMEU José

Doctorat littérature générale et comparée :

BEVILACQUA Corinne :
Enjouement et érudition dans la correspondance de Cicéron. Les lettres de l’année 46
Directeur de thèse : BERNARD Jacques-Emmanuel

Doctorat langue et littérature française :

CARDELLA Anna :
La recherche de la « méditerranéité » dans l’œuvre de Vincent Courdouan. Du paysage provençal aux côtes maghrébines.
Directrice de thèse : LEVEQUE Laure
Co-directrice : MICHEL-FAURE Valérie

Session de questions/réponses

17h30-18h30 : Pot de clôture

Afin de poursuivre ce moment d’échange en toute convivialité, nous vous invitons à la suite des présentations à un buffet partagé.

Venez nombreuses et nombreux !

Séminaire 2022-2024 : Frontière(s)

Youssef Ferdjani, Laure Lévêque, Jacques-Emmanuel Bernard

La Méditerranée est un espace complexe, une mer intercontinentale presque entièrement fermée bordée par l’Europe du Sud, l’Afrique du Nord et l’Asie de l’Ouest. Il y avait auparavant deux ouvertures vers les autres mers et océans, le détroit de Gibraltar et le détroit des Dardanelles. Il y en a aujourd’hui trois avec le canal de Suez. Le statut particulier de la mer Méditerranée est confirmé par l’étymologie puisque son nom vient du latin mare Mediterraneum qui signifie « mer au milieu des terres ». Dans ce contexte, la Méditerranée a toujours été une importante voie de transport maritime permettant les échanges entre les différents peuples des pays qui la bordent. Par ailleurs, de grandes cultures ont vu le jour dans cette région du monde ce qui explique son rôle important dans le développement de la civilisation occidentale. Au fil des siècles, les nombreux échanges ont favorisé une certaine homogénéité culturelle en particulier quand l’empire romain avait unifié l’intégralité du bassin méditerranéen dans une unique entité politique. Cependant, aujourd’hui cet espace est composé par vingt et un états souverains dans lesquels on parle une vingtaine de langues différentes. Ces données objectives étant exposées, nous pouvons nous demander si la mer Méditerranée est une frontière ou au contraire un trait d’union. Le mot « frontière » a au départ une connotation militaire dans la mesure où il vient de « front » qui désigne une zone de combat fluctuante. C’est avec la naissance de l’État moderne que le mot acquiert son sens actuel de limite entre deux pays. La frontière désigne donc la ligne de démarcation juridique entre deux souverainetés mais également la discontinuité entre deux territoires. La Méditerranée est donc une frontière naturelle et incontestable car elle s’impose à tous comme une évidence lisible dans le paysage. Cette réalité s’est imposée de manière brutale avec la crise migratoire des années 2010 durant laquelle des milliers de personnes sont mortes en voulant traverser la Méditerranée pour fuir la misère ou la guerre et trouver une vie meilleure en Europe.
Cependant, il est également possible de voir la frontière comme une interface, une ligne qui unit et sépare à la fois. En effet, il arrive que les marges aient plus d’affinités culturelles et économiques avec la région limitrophe qu’avec l’intérieur du pays auquel elles appartiennent. Dans le cas de la Méditerranée, on peut la comparer à une zone de mixité qui favorise le brassage culturel. Dans certains cas, l’existence d’une discontinuité peut réintroduire de la continuité. Elle peut encourager des synergies importantes de part et d’autre de la limite et déboucher sur un processus d’homogénéisation. Par exemple, l’immigration débouche sur une augmentation des échanges et des modes de vie qui se transmettent à la société qui accueille. Ainsi, il est possible de dire que les grandes discontinuités physiques « ne s’instaurent en tant que barrières représentées et vécues par les hommes qu’à partir du moment où ceux-ci les considèrent comme telles » (Guy Di Méo, Limites et discontinuités en géographie, SEDES, 2002). Les travaux de Fernand Braudel (La Méditerranée : L’Espace et l’histoire, Champs, 2009) et de Roger Brunet (Les Phénomènes de discontinuité en géographie, éditions du CNRS, 1968) nous rappellent que la Méditerranée a longtemps été un creuset commun. En effet, les échanges précoces ont été à l’origine de liens et de mélanges tandis que l’essaimage
à partir des foyers phéniciens, grecs, carthaginois, romains, byzantins, turcs, etc. a favorisé des développements communs. Par conséquent, l’exemple de la Méditerranée montre qu’il n’y a pas de déterminisme de la discontinuité physique et que la géographie de la fracture n’est pas très ancienne, accentuée par l’histoire récente (colonisation, décolonisation, immigration). Si les frontières sont nombreuses (linguistiques, culturelles, religieuses, politiques…), qu’elles concernent la place de la femme dans la société ou la lecture du passé colonial, les points de rencontre sont également très nombreux, particulièrement dans le domaine de la création artistique (littérature, peinture, musique…). La Méditerranée est donc une frontière, mais est-elle pour autant une vraie discontinuité ? Est-ce un espace qui sépare ou plutôt une zone de transition progressive et complexe ?

Programme

25/10/2022, Jaouad Serghini (Université d’Oujda, Maroc) : Pont et porte, cette Méditerranée entre littérature et cinéma.

24/01/2023, Christophe Meuret (archéologue, ancien élève de l’école française de Rome) : Quand il n’y avait pas de frontières en Méditerranée.

28/03/2023, Liliana Pop (Université Babeş-Bolyai, Cluj-Napoca, Roumanie) : Lord Byron le cosmopolite.

27/06/2023, Emanuele Giordano (Université de Toulon) : Géographies de la nuit urbaine, la nuit comme dernière frontière de la ville.

24/10/2023, Hanna Ayadi (Université de Toulon) : Le bassin méditerranéen ou la fabrique des monstres.

07/11/2023, Laure Lévêque (Université de Toulon) : Pour une Europe sans frontières, Corinne (1807) de Mme de Staël, un exemple de géopolitique narrative.

06/02/2024, Mustafa Kol (Université de Kafkas Kars, Turquie) : La représentation du méditerranéen dans l’oeuvre d’Edmond About.

19/03/2024, Anita Staron (Université de Łódź, Pologne) : Teodor de Wyzewa entre la France et la Pologne.

09/04/2024, Hassen Bkhairia (Institut Supérieur des Études Appliquées en Humanités de Tozeur, Tunisie) : Relations de voyage en Orient et représentations des frontières.

23/04/2024, Youssef Ferdjani (Université de Toulon) : Quand les frontières entre France et Maghreb s’effacent, Les Méditerranéennes d’Emmanuel Ruben et Vivre à ta lumière d’Abdellah Taïa.

Les Conférences

Silvia Baron Supervielle : le pays de l’écriture

Les colloques de Cerisy : colloque avec séjour complet ou fractionné


Comité d’organisation

Renée DE CECCATY
(Direction)
écrivain

Axel Gasquet
Univ. Clermont Auvergne

Stavroula KATSIKI
Univ. Paris 8

Marc SAGAERT
Alliance Française

Martine SAGAERT
Univ. de Toulon

En présence de Silvia Baron Supervielle

En partenariat avec l’association des amis de Pontigny-Cerisy et Les Colloques de Cerisy


Se partageant entre son pays natal, l’Argentine, et Paris où elle réside, Silvia Baron Supervielle est
l’auteure d’ouvrages en français, de traductions (Borges, Cortázar, Yourcenar…) et d’autotraductions.
Ces expériences, nourries de lectures de textes et de toiles, la conduisent à interroger l’énigme que constitue le mot « langue ».

Le colloque invite à découvrir un Pays de l’écriture riche de la culture musicale
du Rio de La Plata, à explorer une œuvre dont la générosité et la liberté font poétiquement écho en nous.

Télécharger le bulletin d’inscription et le programme en version pdf

Calendrier provisoire [19/03/2024]

Jeudi 27 juin :

Après-midi : ACCUEIL DES PARTICIPANTS
Soirée : Présentation du Centre, des colloques et des participants

Vendredi 28 juin :

Matin :
René de CECCATTY, Axel GASQUET, Stavroula KATSIKI, Marc SAGAERT & Martine
SAGAERT : Introduction
Martine SAGAERT : Bibliothèque particulière, dictionnaire personnel et fulgurance d’une œuvre
José GARCIA ROMEU : Origine, langue et écriture dans Lettres à des photographies

Après-midi :
Alice PANTEL : Écrivains nomades et écriture plurilingue dans la littérature hispanique
contemporaine
Sato SONOKO : La présence d’un autre dans la poésie de Silvia Baron Supervielle
Éditer l’œuvre de Silvia Baron Supervielle, table ronde avec Silvia BARON SUPERVIELLE, René
de CECCATTY et Gérard PFISTER

Soirée : En commun avec le colloque en parallèle Faut-il brûler Voltaire ?
Film sur Silvia Baron Supervielle, en présence du réalisateur Mario Daniel VILLAGRA

Samedi 29 juin :

Matin :
Michel COLLOT : Silvia Baron Supervielle à la frontière
Lise GAUVIN : Écrire au bord des langues : les voyages inachevés de Silvia Baron Supervielle

Après-midi :
Claudine SAGAERT : Les écritures de la nostalgie
Anne-Marie FORTIER : Pliage et dépliage du temps dans la poésie de Silvia Baron Supervielle

Soirée :
En commun avec le colloque en parallèle Faut-il brûler Voltaire ?
Cabaret littéraire, textes : Silvia BARON SUPERVIELLE, direction artistique : Marc SAGAERT, flûte :
José LAZARO ÁLVAREZ PIZZORNO

Dimanche 30 juin :

Matin :
Axel GASQUET : Le creuset de l’écriture entre-deux langues : Silvia Baron Supervielle, l’exil de
l’intime comme territoire littéraire
Marc André BROUILLETTE : Écrire en perspective

Après-midi :
André-Alain MORELLO : Silvia Baron Supervielle, une autobiographie poétique
Jean-Philippe ROSSIGNOL : La peinture, la poésie : Silvia Baron Supervielle, Geneviève Asse et
Marguerite Yourcenar

Soirée :
En commun avec le colloque en parallèle Faut-il brûler Voltaire ?
Œdipe de Voltaire, lecture-spectacle mise en scène par Jean-Claude SEGUIN, par le Théâtre du Loup
Blanc, avec Marie GRUDZINSKI (Jocaste), Vincent DOMENACH (Œdipe) et Antoine HERBEZ
(Philoctète)

Lundi 1er juillet :

Matin :
Stavroula KATSIKI : « Ma langue dans son chant » : Silvia Baron Supervielle, traductrice d’autres voix
Maria Alejandra ORIAS VARGAS : Silvia Baron Supervielle : une langue de l’abstraction

Après-midi : DÉTENTE

Mardi 2 juillet :

Matin :
Aline BERGÉ : Un timbre décolonial, à la croisée des cultures
René de CECCATTY : Silvia Baron Supervielle, lectrice de soi et des autres

Après-midi :
Marc SAGAERT : Les intermittences du corps
Alain MASCAROU : Approches du sublime à travers Le Livre du Retour
Francisco ALVEZ FRANCESE : Sur la désorientation : langue et paysage chez Silvia Baron Supervielle
et Jules Supervielle

Soirée :
En commun avec le colloque en parallèle Faut-il brûler Voltaire ?
Si j’osais mon petit cœur, pièce de Yoland SIMON présentée par la Compagnie Aello (Cherbourg-enCotentin), mise en scène de Michel Beurton et Véronique Lucas, avec Alain BENOIST, Serge RITTER
et Nathalie TROCHU, suivie d’une lecture d’extraits des Incertitudes de Sophie et de N’en déplaise à
Voltaire par les participants du colloque

Mercredi 3 juillet :

Matin :
Peter SCHULMAN : Pages de voyage, voyages de pages : périples au fond de soi dans la poésie de
Silvia Baron Supervielle
Traduction et autotraduction, table ronde avec Silvia BARON SUPERVIELLE, René de CECCATTY
et Jesús David CURBELO (Se traduire et traduire)

Après-midi : DÉPARTS

Participation aux frais

  • Arrhes d’engagement : 150 € (étudiant de moins de 30 ans : 75 €)
  • Séjour complet (6 jours) : 720 € (Étudiant de moins de 30 ans : 360 €)
  • Séjour fractionné : 150 € par jour (Étudiant de moins de 30 ans : 75 € par jour)

L’association des Amis de Pontigny-Cerisy est un organisme déclaré au titre de la Formation professionnelle continue,
enregistré sous le numéro : 25 50 00326 50

16ème Journée Scientifique de l’UTLN

La fiction au cœur du dispositif numérique : qu’en est-il de sa valeur esthétique ?


Comité d’Organisation

Alessandro LEIDUAN
Université de Toulon

Valeria DE LUCA
Université de Limoges

Celine MASONI
Université Côte d’Azur


Dans le cadre de « la 16e Journée Scientifique de l’Université », organisée par l’Université de Toulon, l’équipe Textes et Livres du laboratoire Babel propose le colloque : La fiction au coeur du dispositif numérique : qu’en est-il de sa valeur esthétique ?

Télécharger le programme du colloque

L’enjeu du colloque est de mettre à l’épreuve la capacité des manifestations fictionnelles de l’ère numérique à satisfaire les conditions de recevabilité esthétique qui sont inscrites dans les catégories à travers lesquelles l’Occident a traditionnellement pensé, évalué et décrit les produits de l’art (Talon Hugon 2014). L’étude des manifestations fictionnelles de l’ère numérique ne saurait en effet se borner à décrire les modalités à travers lesquelles celles-ci actualisent les potentialités expressives inscrites dans la technologie numérique. La conceptualisation de la « transition numérique » dans le domaine de l’imaginaire artistique doit également se poser la question de savoir si les nouvelles formes d’expressivité artistiques satisfont aux conditions esthétiques qui présidaient à la consécration des fictions traditionnelles (sous peine de ne pas pouvoir appliquer à leur phénoménologie l’appellation de « fiction »).

La mise au banc d’essai esthétique des fictions numériques se heurte cependant à l’absence d’un cadre conceptuel suffisamment consensuel pour permettre l’inscription des genres imaginaires émergents dans des grilles de classification et d’évaluation partagées. De quel caractère opératoire peut-on encore créditer en effet la notion de fiction dans un contexte de panfictionnalisme exacerbé (Lavocat 2016) ? Quelle est la pertinence sémantique résiduelle d’une catégorie qui s’applique désormais, indistinctement et sans aucune restriction, aux pratiques culturelles les plus disparates ? Des jeux d’échecs (Caïra 2011), aux tarots divinatoires (Murzilli 2023), des canulars et hoaxes (Gattolin et Pessar 2011), aux entités mathématiques (Raymond 2021) ? Quelle est la part de l’esthétique dans cette déliquescence sémantique (et partant, opératoire) de la notion de fiction ? S’il est vrai, Schaeffer docet (1999), que la « fonction immanente » de la fiction est d’ordre esthétique, le processus qui a rendu actuellement inopérante, tant sur le plan descriptif qu’évaluatif, la notion de fiction ne puise-il pas ses racines dans l’histoire de la discipline esthétique ? N’est-il pas un effet du relativisme subjectiviste (Genette 1997, Schaeffer 1992 et 1996) méthodiquement théorisé vers la fin du XXe siècle par des chercheurs peut-être trop empressés de rompre avec la tradition pour s’apercevoir qu’ils allaient créer les conditions (sans doute involontairement) d’une inféodation durable de la vie artistique et esthétique de la société aux finalités de l’industrie capitaliste ? L’une des grandes faiblesses de l’esthétique relativiste est, en effet, de n’avoir rien à opposer aux arbitrages des « instances d’homologation publique » des œuvres d’art (autrefois les cénacles d’artistes, les connaisseurs ou les critiques, aujourd’hui le marché restructuré par le progrès technologique) sélectionnant et reconfigurant périodiquement la nature des « objets » éligibles à l’appréciation esthétique. Narration vidéo-ludique (Fulco 2002, Ringot 2020), récit interactif (Bouchardon 2005), récit variable (Lipsyc 2009), fiction hypermédiatique (Bourassa 2010), jeux narratifs et fictions ludiques (Ryan 2013), récit évolutif (Marti 2014), que peut encore dire (ou objecter) l’esthétique (relativiste) face à ces nouvelles formes de fiction numérique ? Par quels paramètres peut-elle encore priser leur valeur ? « Dès lors que tout choix est considéré comme arbitraire et subjectif, aucune critique d’un choix excessivement arbitraire n’est possible » (Rochlitz 1998 : 47). Si elle veut avoir un avenir, si elle ne veut pas servir de caution philosophique à la mainmise de la technologie numérique et de l’économie capitaliste sur l’imaginaire social, l’esthétique se doit alors de rompre avec le relativisme ambiant en restaurant, par voie « rationnelle » (Rochlitz 1998), les « filtres » qui rendaient autrefois possible une exposition sélective et pondérée de la société aux genres qui irriguent sa vie imaginaire. Le recours aux nouvelles technologies ne doit pas servir de cache-misère à des contre-performances artistiques, l’actualisation des potentialités expressives du numérique n’est pas, en soi, suffisant à compenser les carences d’une écriture imaginaire incapable de s’élever au niveau de recevabilité inscrit dans les concepts à l’aide desquels la culture a traditionnellement décrit, pensé et apprécié les produits de l’art.

Nous invitons les participants à ce colloque à désaligner leur perspective du panfictionnalisme et du relativisme esthétique aujourd’hui dominants (ou sinon à justifier leur décision de se rallier à ces positions hégémoniques) en abordant l’étude des nouvelles formes de scripturalité numériques à caractère fictionnel afin de déterminer leur nature générique (s’agit-il vraiment de fictions ? n’a-t-on pas plutôt affaire à des jeux ? peut-on faire l’amalgame entre ces deux pratiques culturelles ?) et d’en apprécier la valeur eu égard aux critères de conditionnalité esthétiques incorporés dans la notion « trans-historique » de fiction.

Les contributions pourront s’inscrire dans deux axes thématiques :

  • celui de l’esthétique, afin d’ouvrir des perspectives de recherche (d’ordre « critique », « historique », « métaphysique ») non alignées sur le relativisme aujourd’hui hégémonique ; 
  • celui de l’analyse des nouvelles créations numériques à caractère fictionnel, moins pour inventorier sur un ton émerveillé leurs fonctionnalités technologiques que pour les mettre à l’épreuve des paramètres esthétiques qui sous-tendent la catégorie culturelle de fiction.

Qu’est ce que « la Journée Scientifique de l’Université » ?

Durant la journée, six manifestations permettront de couvrir un large spectre des champs disciplinaires proposés à l’Université, regroupées autour de son axe identitaire Sociétés Méditerranéennes et Sciences de la Mer, et de ses trois pôles thématiques : Échanges et Sociétés en Méditerranée (ESMED), Mer, Environnement et Développement Durable (MEDD) et Information, Numérique, Prévention, Santé (INPS). Elles réuniront des intervenants, venus de la France entière et de l’international.

Les Journées Scientifiques de l’Université de Toulon poursuivent depuis leur origine en 2006, deux objectifs : rendre visible et lisible la recherche transdisciplinaire de l’Université de Toulon, et favoriser les échanges entre chercheurs, étudiants et acteurs socio-économiques.

Elles favorisent la reconnaissance de la qualité de notre enseignement académique, de l’insertion socioprofessionnelle de nos usagers et le développement des coopérations entre industriels et chercheurs de notre région et internationaux.

Elles sont réalisées avec le concours de la Métropole Toulon-Provence-Méditerranée, du département du Var et de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Pour plus d’informations sur les différents colloques proposés et leurs programmes, cliquez ici

La Guyane française, une société multiculturelle

Pour accéder au texte de cadrage, cliquez ici

Articles à paraitre dans la revue Babel Civilisation et Sociétés au 4ème trimestre 2024.

Les propositions d’articles, d’un maximum de 300 mots, sont à envoyer jusqu’au 18 mai 2024 au plus tard.

Natacha Ordioni : natacha.ordioni@gmail.com

Gilles Leydier : gilles.leydier@free.fr

Cette publication vise à croiser différentes méthodes et angles d’analyse en vue de développer une approche multidisciplinaire qui questionne les enjeux socio-économiques, politiques et identitaires qui traversent la société guyanaise.

BERCQ Axel

Doctorant contractuel


Contact

Mail : axel-bercq@etud.univ-tln.fr

Thèse

Factionnalisme et jeux d’influence au sein du parti conservateur britannique dans la période
pré et post Brexit
.

Domaines de recherche

Parti Conservateur britannique

Politique britannique contemporaine

Brexit

Factionnalisme

Parcours

Contrat doctoral, Université de Toulon (depuis 2023)

Master Etudes Politiques Internationales : Monde Anglophone avec mention Très Bien, Université de Toulon (2021-2023)

Licence LLCER Anglais avec mention Bien, Université de Tours (2018-2021)

Séminaire « Retours/Détours » de l’équipe Textes et livres

L’Apocalypse en français au Moyen Âge : retours textuels, détours intertextuels.

Mercredi 24 MAI 2023 À 16H00

Salle W1.115Campus de La Garde


Coordinatrice

Youssef FERDJANI

Hélène AVERSENG

helene.averseng@univ-tln.fr

Conférencier

LP

Louis-Patrick BERGOT

Université de Strasbourg


Cette conférence inaugurera le nouveau séminaire « Retours/Détours » de l’équipe Textes et livres du laboratoire BABEL.

Louis-Patrick Bergot, spécialiste de la réception de l’Apocalypse dans la littérature médiévale, y abordera les différentes traductions françaises de l’Apocalypse du XIIIe au XVe siècle, textes et images à l’appui, puis se penchera sur l’utilisation intertextuelle de l’Apocalypse, dans un corpus divers : La Somme le roi, Le Roman de la Rose, Les Sept Articles de la foi…

Présentation de l’ouvrage : « La politique au Royaume-Uni »

vendredi 31 mars 2023 à 10h – séance à distance uniquement

Pauline Schapper (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle) pour la présentation de l’ouvrage : La politique au Royaume-Uni, Collection Repères Science Politique Droit, Paris: La Découverte.

Evénement organisé par l’équipe Monde anglophone contemporain du Laboratoire Babel.

Coordinatrice : Karine TOURNIER-SOL

Contact : karine.tournier-sol@univ-tln.fr

Consultez la page suivante ICI pour obtenir le lien Teams permettant d’assister à la présentation.