Laboratoire BABEL

EA 2649
Langages, littératures, civilisations et sociétés

Archives de catégorie Équipes

Séminaire 2024-26 : « Conception(s) de la nation »

Séminaire « Conception(s) de la nation dans le monde anglophone »

Evénements organisés par l’équipe Monde anglophone contemporain du Laboratoire Babel.

Le séminaire de recherche « Conception(s) de la nation dans le monde anglophone » invite à interroger la nation selon deux dimensions complémentaires : d’une part, ses origines et ses fondements historiques, et d’autre part, la vision qu’elle porte pour l’avenir et sur elle-même, la nation comme un concept en perpétuelle redéfinition face aux mutations politiques, sociales et culturelles.

Cette thématique pose la question de l’identité nationale – conçue comme inclusive ou exclusive –, de l’appartenance à la nation – qui compose la nation, qui en est exclu ? –, et donc aussi de l’intégration à la nation.

Cette problématique identitaire permet d’intégrer une réflexion sur les idéologies politiques, et en particulier sur les formes contemporaines de nationalisme, dans un contexte international marqué par la montée des droites radicales et extrêmes, et par des revendications identitaires souvent conflictuelles. On assiste en effet depuis plusieurs années à une polarisation croissante de la nation et des groupes qui la composent, autour de clivages identitaires multiples, qu’ils soient culturels, ethniques, religieux, territoriaux, ou encore liés aux questions de genre et de minorités sexuelles. Ces clivages révèlent la complexité des appartenances et des exclusions au sein de la nation.

Ce séminaire se veut un espace de réflexion autour de ces enjeux multiples et complexes, qui doivent nous permettre de mieux comprendre le monde anglophone contemporain, en intégrant la façon dont l’héritage historique et culturel a contribué à fonder ces identités, et comment les différentes conceptions de la nation se construisent, se confrontent et se transforment face aux défis contemporains. Ainsi, la nation apparaît à la fois comme le produit d’un passé fondateur et comme un projet en devenir, constamment reconfiguré par les enjeux sociopolitiques actuels.

Conférences réalisées :

Conférence : The radicalization of masculine identity formation and its impacts on contemporary US/Europe relations

Lundi 24 mars 2025 – 13h.

Bâtiment Y • Amphi Y.002 • Campus de LA GARDE


Coordinatrice

Youssef FERDJANI

Karine TOURNIER-SOL

karine.tournier-sol@univ-tln.fr

LP


Tal Peretz, Associate Professor, Auburn University (Etats-Unis) : « The radicalization of masculine identity formation and its impacts on contemporary US/Europe relations ».

Evénement organisé par l’équipe Monde anglophone contemporain du Laboratoire Babel.

Conférences sur l’Afrique du Sud

Lundi 10 mars 2025 – 14h

Bâtiment Y • Amphi Y.002 • Campus de LA GARDE


Coordinatrice

Youssef FERDJANI

Karine TOURNIER-SOL

karine.tournier-sol@univ-tln.fr

LP


Gilles Teulié, Professeur à Aix-Marseille Université : « State, Church & Afrikaner Nationalism: building a South African segregated nation ».

Julie Raviri, Doctorante à Aix-Marseille Université : « From District Six to Mitchells Plain: (re)imagining nationhood through the identity of Cape Town’s Coloured community. »

Evénement organisé par l’équipe Monde anglophone contemporain du Laboratoire Babel.

Séminaire 2024-2026 : « La Méditerranée : couleurs et émotions »

Coordination : Sandra Gorgievski, Youssef Ferdjani

La couleur est avant tout une «construction culturelle complexe» (Pastoureau, p. 7). En Méditerranée, la couleur manifeste ainsi les variations et les filtres liés à l’histoire du Mare nostrum, dans ses dimensions économiques, politiques, sociales et culturelles. Intimement associé aux émotions, le choix de la couleur révèle également la densité des affects que l’on projette sur la mer. Dans le cadre de ce séminaire diachronique, les intervenants proposeront des approches montrant l’évolution conjointe des couleurs et des émotions par des études théoriques ou des études de cas à travers le patrimoine architectural, littéraire et artistique des pays riverains du bassin méditerranéen, pour tracer les lignes de force d’un palette chromatique et émotionnelle en Méditerranée, de l’Antiquité à l’époque contemporaine.

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La Méditerranée est en effet loin de se réduire à la Grande Bleue des dépliants touristiques contemporains. La sémantique des couleurs permet de comprendre la complexité des points de vue, que l’on s’attache aux couleurs perceptibles à l’œil humain, aux conventions picturales utilisées pour représenter la mer sur les cartes, ou au sens symbolique des noms des mers. Pour Homère, le grand large n’est pas bleu, mais «semblable au vin» ou «à la violette», ses flots sont tour à tour «empourprés», «noirs ou sombres», les flots agités d’écume «blanchissent et deviennent gris» ; ce n’est qu’à la fin de l’époque archaïque que la Méditerranée sera qualifiée d’un «bleu sombre et profond» (Grand-Clément, p. 143-144). A l’époque médiévale, les géographies universelles et les cartes arabes avant le Xe siècle la peignent de pigment vert, puis bleu (lapis-lazuli) dans l’atlas d’Al-Idrisi produit en Sicile au XIIe siècle ; le bleu, couleur fortement valorisée en Occident, le vert ou l’écume blanche, colorent la mer Méditerranée dans les mappa mundi, atlas et portulans occidentaux (Vagnon). Pour les Ottomans, c’est une mer «blanche», dont le nom reprend la symbolique des points cardinaux (Calafat, p. 229). Une véritable «géographie de la couleur» (Lenclos) met en évidence les particularités chromatiques propres aux contextes géographiques, culturels et historiques dans l’habitat et dans ses représentations.

À l’époque moderne, la Méditerranée est célébrée par les écrivains du Grand Tour puis par l’émergence d’une société des loisirs dans la seconde moitié du XIXe siècle. La peinture symboliste substitue un paysage plus introspectif et propre à chaque artiste, dans une recherche de mythes ancestraux (Gaumont, L’atelier du midi, p. 134-139) et une poétique qui mêle éblouissement et émotions. Vincent Van Gogh y projette ses propres atermoiements : «La Méditerranée a une couleur comme les maquereaux, c’est-à-dire changeante. On ne sait pas toujours si c’est vert ou violet, on ne sait pas si c’est bleu, car la seconde après, le reflet changeant a pris une teinte de rose ou grise […] La mer est d’un outremer très profond» (Lettres à Théo, Saintes-Maries-de-la-Mer, Lettre du 4 juin 1888). Autour d’Henri Matisse, l’utopie sociale des peintres fait de la Méditerranée un motif de prédilection aux couleurs changeantes – mosaïques de points pour Matisse (Luxe, calme et volupté), pointillisme bleu et blanc pour Paul Signac (Au temps d’une harmonie), palette de bleus et verts pour Claude Monet (Antibes), dégradés de rose pour Théo Van Rysselberghe (Pin à la Fossette, La Porte Mansour à Meknès), blancheur immaculée pour Albert Marquet (La Place du gouvernement à Alger). Mais l’espace méditerranéen devient une mer «couleur de vin» évoquant la violence des combats sanguinaires de la deuxième guerre mondiale à Naples chez l’écrivain Curzio Malaparte (La Peau, p. 53). Son aspect irréel et intemporel, dû à sa lumière blanche extrême, est souligné dans les tirages en noir et blanc du photographe Bernard Plossu («L’Heure immobile. Métaphysique Méditerranéenne», Hôtel des Arts, Toulon, 20/05-18/06/2017).

Couleurs et émotions sont ainsi mises en valeur par les artistes occidentaux modernes :
«Lorsqu’on laisse les yeux courir sur une palette couverte de couleurs, un double effet se produit. 1. Il se fait un effet purement physique, c’est-à-dire l’œil lui-même est charmé par la beauté et par d’autres propriétés de la couleur. Le spectateur ressent une impression d’apaisement, de joie, comme un gastronome qui mange une friandise » (Vassili Kandinsky, p. 105). Tout est affaire personnelle, chaque couleur provoque une réaction différente. Suivant les prescriptions d’Eugène Delacroix : «Chacun sait que le jaune, l’orange et le rouge donnent et représentent des idées de joie, de richesse» (Paul Signac, p. 18). «Le bleu développe très profondément l’élément du calme. Glissant vers le noir, il prend la consonance d’une tristesse inhumaine» (Kandinsky, p. 150). La couleur provoquerait donc, en premier lieu, l’émotion : «Beaucoup plus que la forme – qui procède de l’idée, de la vision théorique –, la couleur est en relation avec les pulsions profondes, ingouvernables, liées à un narcissisme primaire, donc au principe de plaisir» (Carboni, p. 13). L’art de la couleur procède également de la musique et on peut mettre en liaison l’œil avec tous les sens, où chaque nuance a son équivalent musical : le bleu clair s’apparenterait à la flûte, et,au fur et à mesure que le bleu s’obscurcit, au violoncelle, à la contrebasse puis à l’orgue (Kandinsky, p. 150). La synesthésie est alors une forme sensible de la poétique de la couleur : «Les parfums, les couleurs et les sons se répondent» (Baudelaire, ‘Correspondances’) ; sur «l’immense clavier des correspondances», c’est encore Delacroix qui inspire le poète : «ces admirables accords de sa couleur font souvent rêver d’harmonie et de mélodie, et l’impression qu’on emporte est souvent quasi musicale» (Baudelaire, Curiosité esthétiques, p. 215 ; 241).

Bibliographie :

Ball, Philip, Bright Earth, Art and the Invention of Colour, London, Penguin, 2001, traduction française Histoire vivante des couleurs. 5000 ans de peinture racontée par les pigments. Paris, Hazan, 2005.

Calafat, Guillaume, «La Méditerranée des Ottomans : ‘mer Blanche’, titulature et province de la mer», dans Guillaume Calafat (ed), Une mer jalousée. Contribution à l’histoire de la souveraineté (Méditerranée, XVIIe siècle), Paris, Seuil, «L’Univers historique», 2019, p. 229-266.

Baudelaire, Charles, Les Fleurs du mal, Paris, Gallimard, «La Pléiade», 2024.

Baudelaire, Charles, Curiosité esthétiques, L’Exposition universelle de 1855, Paris, Michel Lévy frères, 1868-1870.

Carboni, Massimo, «L’Art et la couleur», dans Ivan Bargna, Roberto Cassanelli, Giovanni Curatola [et al.], La Couleur dans l’art, Paris, Citadelles et Mazenod, 2006.

Grand-Clément, Adeline, «La mer pourpre : façons grecques de voir en couleurs. Représentations littéraires du chromatisme marin à l’époque archaïque», Regard et représentation dans l’Antiquité, Pallas n°92 (2013) 143-161.

Kandinsky, Vassili, Du Spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier, Paris, Denoël, 1989 [1911].

Lenclos, Jean-Philippe et Dominique Lenclos, Couleurs de la méditerranée, géographie de la couleur, Eyrolles, Editions du Moniteur, 2016.

Malaparte, Curzio, La pelle [1949], La peau, traduction française de René Novella, Paris, Folio, 2001.

Pastoureau, Michel, Bleu, histoire d’une couleur, Paris, Seuil, 2000.

Signac, Paul, D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme [1899], Paris, H. Floury, 1911.

Tamba, Irène, «La Méditerranée ou la mer Blanche : couleurs géographiques et noms de mer», ILCEA [En ligne], 37 | 2019 : http://journals.openedition.org/ilcea/8313

Vagnon, Emmanuelle, Cartographie et représentations de l’Orient méditerranéen en Occident (du milieu du XIIIe à la fin du XVe siècle), Turnhout, Brepols, 2013.

Le grand atelier du Midi. De Van Gogh à Bonnard – De Cézanne à Matisse, catalogue de l’exposition au Musée Granet, Aix en Provence, Musée des Beaux-arts, Palais Longchamps, Marseille, 11/06/2013-11/10/2013, Paris, Réunions des Musées nationaux, 2013

Programme :

2024-2025 :

26/11/2024 à 17h : Valérie Michel-Fauré (ESADTPM, Université de Toulon) : « En noir et blanc »

21/01/2025 à 17h : Adeline Grand-Clément (Université de Toulouse II Jean Jaurès) : « Quand la mer se met en colère : histoire sensible des couleurs marines en Grèce ancienne»

02/04/2025 à 17h : Fréderic Ogée (Université Paris Cité) : « Couleur et lumière du sud dans le paysage romantique anglais : le cas de Richard Wilson (1713-1782) et de J.M.W.Turner (1775-1851) »

30/04/2025 à 17h: Laurence Denooz (Université de Lorraine) : «Réminiscences sensorielles et émotionnelles dans l’autofiction ou comment se construit un ‘territoire’ entre congruence et rejet dans la littérature arabophone »

08/04/2025 à 17h: Thibault Boulvain (Sciences-Po Paris) : « La représentation de la Méditerranée dans les années 1930-1950 »

2025-2026 :

Semestre 1

Patrick Barres (Université de Toulouse II Jean-Jaurès) : « Jean Vimenet à la villa Abd-el-Tif à Alger (1952-1954), motifs couleurs et schème chromatique, couleur située et couleur résistante, en résistance par rapport aux orientalistes). Automne 2025

Jean-Marc Vallet (Centre Interdisciplinaire de Conservation et Restauration du Patrimoine, Marseille) : « L’utilisation de l’or dans la restauration »

Sandra Gorgievski (Université de Toulon) : « La couleur de la mer dans les enluminures de traités de croisades »

Semestre 2

Bénédicte Meillon (Université d’Angers : « Ecopoétique des pieuvres en Méditerranée ».

Emmanuel Mattiato (Université de Savoie-Mont Blanc) : « Curzio Malaparte, son emploi stylistique et sémantique des couleurs rapportées à la Méditerranée ».

 Youssef Ferdjani (Université de Toulon) : « Orhan Pamuk, Mon nom est rouge »

Séminaire 2022-2024 : Frontière(s)

Youssef Ferdjani, Laure Lévêque, Jacques-Emmanuel Bernard

La Méditerranée est un espace complexe, une mer intercontinentale presque entièrement fermée bordée par l’Europe du Sud, l’Afrique du Nord et l’Asie de l’Ouest. Il y avait auparavant deux ouvertures vers les autres mers et océans, le détroit de Gibraltar et le détroit des Dardanelles. Il y en a aujourd’hui trois avec le canal de Suez. Le statut particulier de la mer Méditerranée est confirmé par l’étymologie puisque son nom vient du latin mare Mediterraneum qui signifie « mer au milieu des terres ». Dans ce contexte, la Méditerranée a toujours été une importante voie de transport maritime permettant les échanges entre les différents peuples des pays qui la bordent. Par ailleurs, de grandes cultures ont vu le jour dans cette région du monde ce qui explique son rôle important dans le développement de la civilisation occidentale. Au fil des siècles, les nombreux échanges ont favorisé une certaine homogénéité culturelle en particulier quand l’empire romain avait unifié l’intégralité du bassin méditerranéen dans une unique entité politique. Cependant, aujourd’hui cet espace est composé par vingt et un états souverains dans lesquels on parle une vingtaine de langues différentes. Ces données objectives étant exposées, nous pouvons nous demander si la mer Méditerranée est une frontière ou au contraire un trait d’union. Le mot « frontière » a au départ une connotation militaire dans la mesure où il vient de « front » qui désigne une zone de combat fluctuante. C’est avec la naissance de l’État moderne que le mot acquiert son sens actuel de limite entre deux pays. La frontière désigne donc la ligne de démarcation juridique entre deux souverainetés mais également la discontinuité entre deux territoires. La Méditerranée est donc une frontière naturelle et incontestable car elle s’impose à tous comme une évidence lisible dans le paysage. Cette réalité s’est imposée de manière brutale avec la crise migratoire des années 2010 durant laquelle des milliers de personnes sont mortes en voulant traverser la Méditerranée pour fuir la misère ou la guerre et trouver une vie meilleure en Europe.
Cependant, il est également possible de voir la frontière comme une interface, une ligne qui unit et sépare à la fois. En effet, il arrive que les marges aient plus d’affinités culturelles et économiques avec la région limitrophe qu’avec l’intérieur du pays auquel elles appartiennent. Dans le cas de la Méditerranée, on peut la comparer à une zone de mixité qui favorise le brassage culturel. Dans certains cas, l’existence d’une discontinuité peut réintroduire de la continuité. Elle peut encourager des synergies importantes de part et d’autre de la limite et déboucher sur un processus d’homogénéisation. Par exemple, l’immigration débouche sur une augmentation des échanges et des modes de vie qui se transmettent à la société qui accueille. Ainsi, il est possible de dire que les grandes discontinuités physiques « ne s’instaurent en tant que barrières représentées et vécues par les hommes qu’à partir du moment où ceux-ci les considèrent comme telles » (Guy Di Méo, Limites et discontinuités en géographie, SEDES, 2002). Les travaux de Fernand Braudel (La Méditerranée : L’Espace et l’histoire, Champs, 2009) et de Roger Brunet (Les Phénomènes de discontinuité en géographie, éditions du CNRS, 1968) nous rappellent que la Méditerranée a longtemps été un creuset commun. En effet, les échanges précoces ont été à l’origine de liens et de mélanges tandis que l’essaimage
à partir des foyers phéniciens, grecs, carthaginois, romains, byzantins, turcs, etc. a favorisé des développements communs. Par conséquent, l’exemple de la Méditerranée montre qu’il n’y a pas de déterminisme de la discontinuité physique et que la géographie de la fracture n’est pas très ancienne, accentuée par l’histoire récente (colonisation, décolonisation, immigration). Si les frontières sont nombreuses (linguistiques, culturelles, religieuses, politiques…), qu’elles concernent la place de la femme dans la société ou la lecture du passé colonial, les points de rencontre sont également très nombreux, particulièrement dans le domaine de la création artistique (littérature, peinture, musique…). La Méditerranée est donc une frontière, mais est-elle pour autant une vraie discontinuité ? Est-ce un espace qui sépare ou plutôt une zone de transition progressive et complexe ?

Programme

25/10/2022, Jaouad Serghini (Université d’Oujda, Maroc) : Pont et porte, cette Méditerranée entre littérature et cinéma.

24/01/2023, Christophe Meuret (archéologue, ancien élève de l’école française de Rome) : Quand il n’y avait pas de frontières en Méditerranée.

28/03/2023, Liliana Pop (Université Babeş-Bolyai, Cluj-Napoca, Roumanie) : Lord Byron le cosmopolite.

27/06/2023, Emanuele Giordano (Université de Toulon) : Géographies de la nuit urbaine, la nuit comme dernière frontière de la ville.

24/10/2023, Hanna Ayadi (Université de Toulon) : Le bassin méditerranéen ou la fabrique des monstres.

07/11/2023, Laure Lévêque (Université de Toulon) : Pour une Europe sans frontières, Corinne (1807) de Mme de Staël, un exemple de géopolitique narrative.

06/02/2024, Mustafa Kol (Université de Kafkas Kars, Turquie) : La représentation du méditerranéen dans l’oeuvre d’Edmond About.

19/03/2024, Anita Staron (Université de Łódź, Pologne) : Teodor de Wyzewa entre la France et la Pologne.

09/04/2024, Hassen Bkhairia (Institut Supérieur des Études Appliquées en Humanités de Tozeur, Tunisie) : Relations de voyage en Orient et représentations des frontières.

23/04/2024, Youssef Ferdjani (Université de Toulon) : Quand les frontières entre France et Maghreb s’effacent, Les Méditerranéennes d’Emmanuel Ruben et Vivre à ta lumière d’Abdellah Taïa.

Les Conférences

Colloque : Le Royaume-Uni de Boris Johnson à Rishi Sunak : Crises en série

Jeudi 15 et Vendredi 16 juin 2023

Bâtiment Pi • Amphi FA.010 • Campus de Toulon – Porte d’Italie


Organisateurs

Youssef FERDJANI

LP

Karine TOURNIER-SOL

karine.tournier-sol@univ-tln.fr


Ce colloque international sur l’actualité politique britannique se propose d’analyser l’évolution du Royaume-Uni au cours des trois dernières années, sous les mandats des Premiers Ministres conservateurs successifs, et notamment de Boris Johnson.

Télécharger le programme du colloque

A la fin 2019, le Royaume-Uni s’est en effet doté d’un nouveau Premier Ministre, Boris Johnson, pouvant désormais s’appuyer sur un large soutien majoritaire du parti conservateur à la Chambre des communes. Elu sur la promesse de mettre en œuvre le Brexit (« Get Brexit done ! ») après avoir été l’un des principaux promoteurs de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, et promettant au pays un réalignement géostratégique ainsi qu’une remise à niveau (« levelling up ») des territoires déclassés du nord anglais en rupture avec dix ans d’austérité économique, Boris Johnson s’est d’abord affirmé comme un leader atypique, dynamique et relativement populaire, au style populiste inédit, et dont le profil idéologique « attrape tout » a renouvelé le message idéologique et élargi la base sociologique du parti conservateur.

Son mandat à la tête du Royaume-Uni a par la suite été caractérisé par de nombreuses turbulences dans un contexte politique et sociétal difficile, marqué par une série d’écueils : les négociations sur la sortie de l’UE et les conséquences concrètes du Brexit pour l’économie et la géopolitique britanniques ; les difficultés liées au COVID-19 et la gestion de la crise sanitaire ; les tensions identitaires centrifuges menaçant l’intégrité de l’Union britannique, en Ecosse et en Irlande du nord en particulier ; la crise diplomatique et énergétique en relation avec la guerre en Ukraine ; les difficultés économiques liées à une croissance en berne, à la hausse de l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat de nombreuses catégories de la population ; enfin la montée des tensions sociales résultant dans une multiplication de grèves à un niveau inédit depuis trois décennies, ont constitué l’arrière-plan de la nouvelle donne politique mise en œuvre par la majorité conservatrice. La gouvernance de Boris Johnson a aussi été émaillée de nombreuses polémiques et scandales et la fin de son mandat à l’été 2022 a été particulièrement chaotique, sa démission forcée, puis ses remplacements successifs à la tête du Royaume Uni, d’abord par Liz Truss puis par Rishi Sunak, laissant une impression de confusion et d’instabilité institutionnelles au cœur de la démocratie britannique, ajoutant une crise politique aux multiples difficultés évoquées.

Dans le cadre de ce colloque, il s’agira d’établir un premier bilan de ses trois dernières années et de s’interroger sur l’évolution de la démocratie et de la société britanniques. On analysera notamment l’inscription de la politique de Boris Johnson dans la continuité ou en rupture avec l’héritage des précédents gouvernements conservateurs de David Cameron et Theresa May, et du degré de renouvellement de l’idéologie conservatrice. On s’intéressera également au style de leadership, de type charismatique, incarné par Boris Johnson, en comparaison avec ses prédécesseurs et dans un contexte international caractérisé par l’émergence de nombreux dirigeants populistes, et à sa réception dans l’opinion et les media britanniques. On analysera également l’état de fragmentation de l’Etat multinational britannique, ainsi que les contours de cette nouvelle identité britannique revendiquée, à la fois plus anglo-centrée et en lien avec l’« Anglosphere » et/ou le concept de « Global Britain », qui illustrerait une rupture avec les décennies précédentes et le retour à un ordre ancien et un passé glorieux. Il s’agira aussi de questionner le contenu concret et la portée des politiques mises en œuvre depuis 2019, dans les domaines économique et social notamment, ainsi qu’aux alternatives possibles portées par l’opposition et actuellement en gestation. Enfin les traces de la polarisation identitaire et des fractures sociologique, culturelle et électorale laissées par le débat sur l’intégration européenne sur la société comme sur la classe politique britanniques, seront aussi particulièrement observées, dans le contexte désormais acté du désengagement britannique de l’Union Européenne.

Séminaire « Retours/Détours » de l’équipe Textes et livres

L’Apocalypse en français au Moyen Âge : retours textuels, détours intertextuels.

Mercredi 24 MAI 2023 À 16H00

Salle W1.115Campus de La Garde


Coordinatrice

Youssef FERDJANI

Hélène AVERSENG

helene.averseng@univ-tln.fr

Conférencier

LP

Louis-Patrick BERGOT

Université de Strasbourg


Cette conférence inaugurera le nouveau séminaire « Retours/Détours » de l’équipe Textes et livres du laboratoire BABEL.

Louis-Patrick Bergot, spécialiste de la réception de l’Apocalypse dans la littérature médiévale, y abordera les différentes traductions françaises de l’Apocalypse du XIIIe au XVe siècle, textes et images à l’appui, puis se penchera sur l’utilisation intertextuelle de l’Apocalypse, dans un corpus divers : La Somme le roi, Le Roman de la Rose, Les Sept Articles de la foi…